Biographie

William Velasquez est né à Bogota (Colombie) le premier août 1965, cadet d’une famille de 12 enfants, il débute son parcours artistique par un enseignement aca­démique avec  une formation très complète en arts plastiques et qu'il devra suivre assidûment sous peine de se voir retirer les bourses d'études à l’école des Beaux Arts de Bogota en 1985.

Lors d'un voyage en France où il a, un de ses frères de 17 ans son aîné qu’y habite, et qui l’accompagnera dans les derniers instants de sa vie en Janvier 1987, et aidé par les amis de celui-ci, l'étu­diant découvre une autre per­ception de l'art. Il s'installe dans l'Est et entre à l'École des Arts Décoratifs de Strasbourg, sec­tion sculpture. Un bouleverse­ment pédagogique radical.

C’est la découverte de la liberté, tant d’un point de vue artistique que d’un point de vue du mode de vie.

Rapidement, la section verre de l'établissement l'intrigue et il visite l'atelier de plus en plus souvent jusqu'à s'y intégrer plei­nement.

Paskine de Gignoux, galeriste et conseiller de l'école, l'invite à exposer en groupe pour la pre­mière fois en 1989.

En 1991 il obtient le Diplôme National de l’école supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg. Et il profite d'une année supplémen­taire de perfectionnement au sein de l'école pour affiner son vocabulaire plastique.

 En 1993, il installe un embryon d'atelier dans une grange prêtée et rénovée par les amis qui l'ont accueilli en France. Avec un four de céramique récu­péré, il commence à réaliser des sculptures basées sur la tension et l'équilibre dans lesquelles des parties métalliques patinées sous-tendent ou provoquent la pâte de verre. Quelques exposi­tions suivent et Velasquez se bat quotidiennement pour sa création.

Dans ce temps, William Velásquez crée des œuvres colorées et élancées. Il mêle le métal et le verre pour un ensemble teinté d’équilibre parfait et de virtuosité.  L’artiste associe les œuvres de cette période à un besoin d’exprimer la dualité naissante entre son éducation stricte et sa récente liberté. De ce tiraillement intérieur naît alors une ligne directrice dans son travail : la volonté de dévoiler l’intérieur des êtres et, logiquement, les relations humaines qui en découlent.

 Le verre semble ainsi l’allié idéal pour l’artiste. Grâce à lui, il peut parvenir à un degré de transparence et de translucidité qu’il ne peut obtenir avec d’autres matériaux. Le côté énigmatique et mystérieux du matériau lui permet d’exprimer les métaphores et messages qu’il désire transmettre.

 En 1996, Louis Mériaux, fonda­teur et directeur artistique de l'Atelier-musée du verre de Sars­Poteries, cherche de jeunes artis­tes pour participer au programme "d'artistes en rési­dence". William est retenu. C'est de là que sont issues les premières écritu­res gravées sur ou dans le verre. « J'ai écrit : " Je t'aime " sur le verre parce que je ne pouvais le dire autrement. Un message destiné à ma famille et tous ceux qui m'ont accueilli et aidé en France. On avoue rarement aux gens qu'on les aime. Cela m'a libéré".

Les oeuvres nées de cette expé­rience sont marquées par un graphisme basé sur les tensions symbolisées par des rubans ou des fils de métal. Légères, ténues, elles semblent prêtes à rompre au moindre souffle. "C'était un jeu aérien, un amu­sement. Je me disais : jusqu'où puis-je aller avant que cela ne casse ? Affectivement, cela me correspond. J'emmagasine, mais n'explose que très rarement. Je ne supporte pas la violence sous toutes ses formes. Ces sculptures-là sont le reflet de mes tensions ".

En 1997 Elodie Bernard, journaliste écrivait à son sujet :

L'ensemble du travail de William Velasquez tend à une ouverture vers les autres par un élan spontané vers le vrai. Il démontre à tra­vers ce jeu d'énigmes et d'illusions menant à la découverte de l'objet, du sens des mots, des autres et de l'autre que tout n'est qu'apparence et interprétation. Et il parvient ainsi à une réflexion sur l'enfer­mement du moi, sa connaissance visant à une renaissance. Peu à peu on observe que la matière verre s'échappe de la structure métallique qui la contient tel un individu s'émancipant de tous les carcans de son éducation première.

 En 2000 il obtient la nationalité Française.

 Lors de son exposition personnelle à la galerie "L'Éclat du Verre" à Paris en 2001, un nouveau vocabulaire a défrayé sa chronique personnelle, celui du secret. Loin d'une forme de dissimulation, ces oeuvres sont à l'inverse, une invitation. L'aspect translucide du verre renforce le mystère. Il créé de boites. Les spectateurs sont anxieux : « j'ouvre ou non ces boîtes ? Un peu comme dans les relations humaines : si on ne va pas vers les gens, on ne les découvre pas. Si l'on ne s'atta­che qu'à l'apparence, on peut passer à côté de quelqu'un qui peut devenir cher. Quand ils ont osé, les gens se retrouvent comme des gamins devant un trésor. Un souvenir d'enfance. Ma soeur me permettait d'ouvrir sa boîte à secrets et à bijoux et je m'en souviens comme d'un émerveillement et d'une preuve d'amour ".

 William Velasquez va encore plus loin, jusqu'à écrire un mes­sage à l'intérieur d'une sculpture, les possesseurs sont prévenus qu'il faut la briser pour le lire. L'angoisse monte d'un cran, l'interactivité atteint son paroxysme.

Preuve que le verre, dans ses différents états de matières, révèle bien des états du carac­tère humain : la transparence, l'opacité plus ou moins dense, la clarté, la brisure et... la réflexion.

Cette même année, il sera lauréat du prix : « Liliane Bettencourt »

En 2002 Thierry de Beaumont, journaliste, écrivait :

Quand les Beatles chan­taient "All you need is love", le monde entier reprenait le refrain avec enthou­siasme. Aujourd'hui, la simple évocation du mot amour fait sourire, dans une époque auto satisfaite de son désastre affectif. Sur ce simple constat, William Velasquez, 37 ans, a bâti une oeuvre humaniste et philanthro­pique. Le public de ses exposi­tions tourne avec curiosité autour de ses " boîtes " translu­cides laissant deviner un foyer coloré. Chacun découvre à l'in­térieur un petit monde de verre fait de billes, d'oeufs, de coeurs, libres ou assemblés par du métal. En fouillant dans cette boîte à trésor, il arrive que l’on découvre quelques phrases gravées dont la plus directe est `je t'aime". William Velasquez se délecte des réactions que font naître la surprise, cette  interactivité nourrit son art et son âme. Timide et réservé, c’est sa manière de se libérer et de communiquer. Ses contenants à secrets mènent cependant une autre vie. Micro architectu­res jouant de la rigueur d'as­semblages géométriques ou géodésiques raffinés, elles sont, avant leur ouverture, de vérita­bles sculptures intemporelles.

Cette maîtrise des volumes découle de la formation de sculpteur que l'artiste a poursui­vie en Colombie et en France.

L’année 2005 apparaît pour William Velásquez comme le moment d’une remise en question existentielle, artistique et personnelle, après le décès de son père en Avril 2005.

Doit-il retourner en Colombie auprès des siens ? Doit-il abandonner sa carrière artistique en France ? Doit-il rester fidèle à ses idéaux humanistes et à son intégrité artistique ?

Tant des questions et de doutes se posent à lui, et à ce moment précis, il est invité à participer à une résidence d’artiste par le Conseil Général du Nord, dans l’Atelier du Verre de Sars-Poteries.

  Début 2006 s’annonçait comme un nouveau départ et l’occasion de réaliser un projet à la hauteur de ses attentes sans contraintes extérieures, fidèle à son ambition artistique. Il a fondé ainsi un projet solide, qui s’est révélé, au final, constituer un véritable tournant artistique dans son parcours.

 Son projet s’est articulé sur le thème de la totalité où, matérialité, humanité et spiritualité constituent un tout, « l’union dans la perfection, la totalité n’étant que cette belle rencontre entre la matière terrestre et l’esprit divin ».

 Dans ce cadre, la perception de l’univers, du monde, de l’homme, de la vie et de l’esprit par l’artiste, réside dans des formes de bases, évocatrices des valeurs fondamentales dont il veut raviver la croyance et l’existence.

 Selon lui, ces valeurs de tolérance, respect et amour envers autrui n’existent plus désormais, ou s’oublient et se négligent trop facilement. L’artiste s’insurge contre cette réalité et veut revenir à l’essentiel, l’essence des choses et du monde qui forme le fondement de l’humanité.

 Il est cette force chez William Velásquez, depuis ses débuts, d’avoir la volonté d’aller au bout des choses, au bout des hommes, outrepassant les conventions et les apparences, pourvu qu’il découvre le meilleur. Car, d’idéal humaniste, l’artiste reste persuadé qu’il y a du bon dans chacun des hommes.

 Par des formes simples et géométriques, William Velásquez aspire à transmettre ses messages d’amour, de tolérance et de respect. Il a utilisé les trois formes fondamentales : le cercle, le carré et le triangle, bases de toute construction et symbole commun à chacun. Il a décliné alors la totalité des possibilités d’alliances de ces formes pures pour en retirer l’essentiel d’un message universel.

 Cette installation s’intitule : « TOTALIDAD » Humanité-Spiritualité et a été présentée en 2007 au Musée de Sars-Poteries.

 Durant son parcours, les œuvres de l’artiste évoluent, mais gardent néanmoins toujours cette même direction : l’analyse et l’expression des relations entre le matériel et l’immatériel, entre l’homme et le spirituel. Que ce soit il y a quelques années dans l’approche ludique de mots cachés à l’intérieur d’un système spécifique, ou aujourd’hui, dans l’utilisation de formes universelles et symboliques comme faire valoir de son message philanthropique, l’artiste appelle à un retour aux valeurs fondamentales qui forment le socle de notre humanité.

Actuellement William Velasquez continue à travailler dans son atelier en Alsace pour poursuivre son œuvre, et se bat depuis 2007, pour que son installation : « TOTALIDAD » Humanité-Spiritualité puisse être une exposition itinérante accessible à un grand nombre de personnes.

 Propos recueillis par :

 Élodie Bernard (journaliste)

Thierry de Beaumont (journaliste)

Katell Palix (adjuante à la conservation au musée du verre de Sars-Poteries)

CURRICULUM VITAE

                                             

 FORMATION

 

1990

West Glamorgan Institute of Higher Education Department of Architectural Stained Glass, Swansea (Grande-Bretagne)

 

1987-1991

Diplômé de l’Ecole Supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg

 

1985-1987

Ecole des Beaux de Bogota (Colombie)

 

 

DISTINCTIONS ET RECOMPENSES

 

2008

 Lauréat du Prix "Vorsicht Glas" International competition TGK, Schloß Holte (Allemagne)

 

2001

Lauréat du Prix Liliane Bettencourt, Paris

 

1997

Prix des Arts du Rotary Club, Strasbourg

 

1996

Prix de Sculpture, Bogota (Colombie)

 

 

EXPOSITIONS

 

Personnelles

 

2013

-       « TOTALIDAD » Humanité-Spiritualité, Biennale Internationale du verre. ESGAA. Fondation Saint Vincent de Paul, Chapelle Ste. Barbe, Strasbourg.

 2011

-       « TOTALIDAD » Humanité-Spiritualité, Museo Iglesia Santa Clara, Bogota (Colombie).

2010

-       « TOTALIDAD » Humanité-Spiritualité, Chapelle de la Miséricorde, Vallauris.

 

2006

-       Artiste en résidence au Musée-Atelier du Verre, Sars-Poteries

« TOTALIDAD » Humanité-Spiritualité, Musée du Verre de Sars-Poteries.

2002

-       Galerie l’Eclat de Verre, Paris

2000

-       « Apparences et Intériorité », Centre Culturel Français, Karlsruhe (Allemagne)

1999

-       Galerie B, Sinzheim (Allemagne)

1997

-       Artiste en résidence au Musée-Atelier du Verre, Sars-Poteries

-       Galerie l’Eclat du Verre, Paris

-       Galerie Jacqueline Betton, Lyon

1995

-       Galerie l’Eclat du Verre, Paris

-       Galerie Jacqueline Betton, Lyon

 

 

Collectives

 

2011

-       « ECLATS » Exposition au Musée WÜRTH France, Erstein.

2009

-       « CONNECTIONS 2009 » Exposition Européenne du verre contemporain.

Prague (République Tchèque)

2007

-       « Contraste » Galerie Internationale du verre, Biot

-       « Facetten Französischer Kunst ». Galerie Rosenhauer, Göttingen (Allemagne)

2005

-       St’art, Salon International d’art contemporain, Association ESGAA, Strasbourg

2004

-       St’art, Salon International d’Art Contemporain, Association ESGAA, Strasbourg

-       Verre Contemporain, Centre Culturel Jacques Brel, Thionville

-       « La puissance du Verre dans l’art contemporain », Musée de l’Outil, Troyes

2003

-       Le Verre Contemporain, Chambre de Commerce et de l’Industrie, Strasbourg

-       « Le Verre, luminescence de l’art », exposition itinérante, Saint Jean des Monts, Bondy, Allones et Delmenhorst (Allemagne)

2002

-       « Glas der Gegenwart », Centre Culturel Franco-Allemand, Karlsruhe (Allemagne)

-       Verre Contemporain, Centre Culturel La Fontaine, Brie-Comte-Robert

2001

-       Galerie Taravel-Taylor, Strasbourg

-       Château de la Fresnaye, Combs-la-ville

-          Le Cercle Verre, Lyon

2000

-       « Glas van t’Eksternest », Rumbeke-Zilverberg (Belgique)

-       « Transparence », Association Culturissime, Palais Palffy, Bratislava (Slovaquie)

-       Verre Contemporain, Maison du verre, Puy-Guillaume

1999

-       « La Pâte de Verre », Galerie l’Eclat de Verre, Paris

1998

-       Symbolen, Contemporary art center, Schalkwijk (Pays-Bas)

-       Verre Contemporain, Mecenart Aquitaine, Château de Beychevelles

1997

-       « Jeunes sculpteurs de la région Alsace », Rotary-Club, Strasbourg

1996

-       St’ art, Salon International d’Art contemporain, Strasbourg

-       1ère biennale du Verre, Institut Colombo-Américain, Bogota (Colombie)

-       « Trois jeunes talents du verre contemporain », Galerie H.D Nick, Aubais

1995

-       Internationale Studioglas, Galerie B, Sinzheim (Allemagne)

1994

-       Arte Fiera, Salon International d’art Contemporain, Galerie Ambre, Bologne (Italie)

-       « L’art contemporain du Verre », Conseil Général du Rhône, Villeurbanne

1993

-       « La sculpture en Verre depuis 1985 en France », Fondation Septentrion,

Marq en Baroeul

-       « Verre Contemporain de France », Galerie B, Sinzheim (Allemagne)

1992

-       « Le Verre », Exposition Internationale du Verre Contemporain, Rouen

1991

-       « The friends of Birdyland », Carpe Diem Gallery, Paris

-       1ère biennale Internationale du Verre Contemporain, Musée National Fernand Léger, Biot.

1990

-       « Réflexions de France », Corning France, Cologne (Allemagne) et Strasbourg

1989

-       « Les jeux du Verre », Fondation Mécénat Sciences et Art, Strasbourg

 

 

 

Collections publiques

 

-       Musée Départemental du Verre, Sars-Poteries (France)

-       Badisches Landesmuseum, Karlsruhe (Allemagne)

-       Fondation Ernsting, Glasmuseum, Coesfeld-Lette (Allemagne)

-       Kernforschungszentrum, Karlsruhe (Allemagne)

-       Leperlier Glass Art Fund, Vendenheim (France)

 

 

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 

Livres et revues:

 

-       « William Velasquez, Mémoires des formes » par Thierry de Beaumont, VERRE, Vol.12 N°6 Décembre 2006

-       « William Velasquez, Géométrie Variable », par Thierry de Beaumont, Revue Céramique & Verre, N° 151 Novembre/Décembre 2006

-       « William Velasquez, Eloge de l’épure » par Thierry de Beaumont, Verre&Création, N° 44 2006

-       « The Contemporary Glass Art of the World », Wang Jianzhong, Hebei Fine Arts Publishing House, China, 2005.

-       « William Velasquez, le verre en solitaire » par Serge Hartmann, Reflets DNA, 25 Octobre 2004.

-       « William Velasquez, Secrets et Confidences » par Thierry de Beaumont, VERRE, Vol.8 N°2 Mai 2002

-       « William Velasquez, Jeux d’apparences »  par Elodie Bernard, Revue Céramique & Verre, N° 94 Mai/Juin 1997.

 

Interviews à la radio :

 

-       Radio Canal Sambre Avesnois, par Francine Auger, Sars-Poteries, Octobre 2006

-       Unimedios Radio, « El Coloquio » par Guillermo Parada, Bogota (Colombie), Janvier 2007 et Juillet 2011

 

 

EXPERIENCE PROFESSIONNELLES

 

-       Invité par l’université de NAMSEOUL, Chonan (Corée du Sud) comme intervenant au « 11th International Glass Workshop »

-       Conférences sur le verre contemporain, Auditorium du Musée National de Colombie, Bogota.